I haven’t been everywhere yet, but it’s on my list.
– Susan Sontag
Tout ma vie, j’ai voulu être ailleurs. Je ne suis jamais plus contente, plus libre, que lorsque j’arrive dans un nouveau lieu pour la première fois. Je suis passionnée des endroits lointain et des pays étrangers depuis mon enfance. À mes deux ans, je m’imaginais dans le royaume Disney de la princesse Aurore. Quelques ans plus tard, l’Irlande a piqué ma curiosité, grâce, je crois, à l’origine gaélique de mon prénom. J’avais neuf ans lorsque j’ai pris conscience du fait qu’il y avait toujours des personnes qui habitaient en Europe ; que, contrairement à mes ancêtres, beaucoup de gens y avait resté et que, en fait, il y avait tout une monde dont je n’avais pas le moindre concept. Soudain, mon propre monde, toujours saine et sauf, me semblait tout petit. Ce moment fut le commencement de ma poursuite de l’inconnu. Mais peu importe combien de villes je coche sur ma liste d’envies de voyage, je ne suis jamais satisfaite – il me reste toujours un billet d’avion à réserver et un frontière à traverser. L’idée que je ne sais pas exactement ce que je poursuis, sauf l’aventure, m’est venue à l’esprit de temps en temps. Je soupçonne que même si je pouvais tout faire et tout voir, ce ne sera pas assez. J’ai eu des chez moi où j’ai bien aime rentrer et d’autres qui m’ont poussé à voyager plus, mais peu importe où j’habite, le désir de partir demeure en moi. J’ai trouvé tant de choses à aimer dans certaines des villes que j’ai découvert, tel Paris, la ville de ma vie que je vais regagner la semaine prochaine, et tel Berlin, où j’arriverai demain pour la troisième fois en dix ans, que j’y retourne encore et encore. Donc je n’ai pas encore tout vu, mais je fais de mon mieux, car quelque chose m’oblige – il faut que je pars et repars. Et si jamais il ne me reste plus de nouveaux endroits à découvrir, je recommencerai en haut de la liste.