Mes lectrices françaises, c’est à vous que j’adresse la parole en premier aujourd’hui… mais je n’arrive pas à trouver les mots. Depuis mes quinze ans, je rêve ardemment d’être parisienne. Ce rêve est devenu réalité deux fois de ma vie; pendant trois bref mois en 2009 et pendant un an il n’y pas si longtemps. Le 1 septembre 2012, je suis arrivée à l’aéroport Charles-de-Gaulle avec Ian et avec quatre immenses valises que nous arrivions presque pas à porter nous-mêmes. Nous avons louer un appartement à numéro 40, rue Saint-Sebastian dans l’onzième arrondissement et c’est là que j’ai vécu les moments les plus heureux de ma vie. Je travaillais à domicile, et donc je passais la grande partie de mon temps dans le quartier; il y avait le Monop’ à côté, la banque et la poste au coin de la rue et Merci à quelques pas sur boulevard Beaumarchais. Nous pique-niquons à Place des Vosges pendant l’été et dinons dans le brasserie du coin, Le Bar au Mètre, pendant l’hiver. Je n’ai jamais voulu quitter Paris, mais enfin nous n’avions pas eu le choix. Malgré le fait que je suis rentrer au Canada en 2013 et que je passe la plupart de mon temps à Vancouver maintenant, je demeure parisienne de coeur et l’appartement à 40, rue Saint-Sebastian reste toujours mon chez-moi. Vous avez sans doute vu ma rue cherie dans les nouvelles ce week-end, puisque après la banque et la poste et quelques petits cafés, il y avait le Bataclan. Tellement nous habitions proche que nous pouvions parfois entendre chez nous les concerts qui s’y jouaient. Vendredi, vers 15h, je travaillais – nous manquons de personnel et je comptais travailler assez tard, avant que mon portable commence à sonner sans cesse. Premièrement, mon amie qui habitaient avec nous à Paris pendant quelques mois, qui me dit que des attentats arrivent de nouveaux dans notre ville bien aimée. Je regarde très vite les nouvelles sur la télé qui confirment les attentats au Bataclan. Je sens mon coeur briser et moi, qui ne pleure jamais, je fonde en larmes. Je n’arrive pas à croire que des attentats touchent tellement proche de chez nous. Et puis mon frère commence à me demander qu’est-ce qui a bien pu arriver; il a des amis au Bataclan ce soir, il me dit, qui travaillent avec le groupe qui y joue – il vient de recevoir quelques SMS mais il ne sait pas vraiment s’ils ont pu s’évader. Et la moi, je vient tout juste se calmer, je fonde en larmes encore. Je me rappelle mon quartier tranquille et je n’arrive pas a comprendre le comment, ni le pourquoi. Je me pose question après question, mais je n’arrive pas à trouver les réponses. En même temps, je regarde le nouvelles, je discute avec mes amis, mon frère, mes parents – c’est fini le boulot, je ne peux plus. J’ai la chance que tout le monde que je connais soit saine et sauf, mais leur choc, leur chagrin, leur peur, se voit très clairement depuis leur messages. Je ressens ces emotions avec eux, malgré la distance ; j’admire tout ceux qui se sont levés le lendemain pour continuer à vivre. Et en plus j’éprouve une sentiment que je n’attendais pas; un désir encore plus fort d’être parisienne, un amour encore plus profond pour ma ville et pour sa peuple. Alors sachez, mes amis, que bien que je suis à Vancouver en corps, mon coeur et mon esprit sont la avec vous. Il fait toujours très sombre avant l’aube, mais l’aube vient tous les jours. Je vous aime.
Today, I had to start with a message to my French readers, although it was a struggle to find the right words. My biggest dream since I was fifteen-years-old has been to become Parisian. This dream has become reality twice; for three brief months in 2009 and then for a year not so long ago. On September 2 2012, I arrived at Charles de Gaulle airport with Ian and four enormous suitcases, so heavy we could barely carry them ourselves. We rented an apartment at number 40, rue Saint-Sebastien in the eleventh arrondissement and that apartment is where I lived the happiest moments of my life. I worked from home, and so I spent most of the time in the neighbourhood; we had a Monop’, the most popular Parisian grocery store, right next to us, the bank and the post office right around the corner, and in the other direction, the boutique Merci was straight ahead on boulevard Beaumarchais. We picnicked at Place des Vosges in the summer and in the winter we at the local brasserie, the Bar au Metre (the name is a pun; the French love puns.) I never wanted to leave Paris, but in the end we ran out of options. Despite the fact that I came back to Canada in late 2013 and that I now spend most of my time in Vancouver, I’m still Parisian in my heart and I still think of our little apartment as home. In fact, you’ve probably seen my beloved home on the news this weekend, because past the bank and the post office and a few small cafes, there was the Bataclan. We lived so close to it that we could sometimes overhear the bands that played there in our apartment, although just faintly. This Friday at three o’clock, I was working – we’re short staffed and I was expecting to do several hours of overtime, but then my phone started to ring off the hook. The first message was from my girlfriend, who spent a few months in Paris with us, telling me that the city we love so much had been attacked again. I quickly checked the news, which confirmed attacks at the Bataclan. I felt my heart break. I never cry, but seeing that headline, I burst into tears. I still can’t understand how something so awful could have happened so close to us. But there was no time to think, because my brother was sending messages too, asking what on earth had happened; he had friends at the Bataclan that night, working with the band that was playing – he had received messages from them but didn’t know if they had been able to get out in time. And so I found myself crying all over again, remembering my quiet neighbourhood. I can’t understand the how or the why. I’ve asked myself time and again how this could happen, but I find no answers. At the same time, I watched the news, I talked with my friends, my brother my parents – work was done, there was no way to concentrate any longer. I’m lucky to be able to say that everyone I know is safe, but their shock, their anguish, their fear is palpable in their messages. (My brothers friends, we finally learned the next morning, were among the lucky ones who were able to make it out of the Bataclan.) I am feeling the same feelings, despite the distance; I admire everyone who was able to get up the next morning and move forward (because in Vancouver, life goes on, but I don’t know how I could have woken up and gone on with my daily routine at 40, rue Saint-Sebastien, after such atrocities so nearby.) And beyond that, I feel something that I didn’t expect; a stronger desire to be Parisian, a deeper love for the city and its people. Although my body is in Vancouver, my heart and soul are in Paris. It’s always darkest before the dawn. I love you all.